Uber franchit un cap stratégique vers une rentabilité durable
- Administrateur
- 5 juin
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Depuis son entrée en Bourse en 2019, Uber Technologies a mené une course d’endurance pour transformer un modèle fondé sur la croissance en un modèle rentable et générateur de trésorerie. Le premier trimestre 2025 marque un jalon : revenus de 11,5 milliards USD (+14 % sur un an) et résultat net de 1,8 milliard USD, soutenus par un cash‑flow libre record de 2,3 milliards USD.
Des fondamentaux financiers solides
Traction clients : 170 millions de consommateurs actifs par mois et 3,0 milliards de trajets sur le trimestre (+18 %).
Croissance équilibrée : bookings en hausse de 14 % à 42,8 milliards USD, portés à parts presque égales par la mobilité (21,2 milliards) et la livraison (20,4 milliards).
Marge opérationnelle : un EBITDA ajusté de 1,9 milliard USD, soit 4,4 % des bookings (vs 3,7 % un an plus tôt).
Guidance T2 2025 : bookings prévus entre 45,8 et 47,3 milliards USD et EBITDA ajusté de 2,0‑2,1 milliards USD, confirmant la trajectoire haussière.

Un portefeuille d’activités plus équilibré
Uber n’est plus un « pure player » du VTC.
Delivery combine Uber Eats, épicerie, et commerces de proximité ; la marge progresse grâce au levier publicité, désormais inclus dans la ligne Delivery Revenue.
Freight reste sous‑critiqué (–7 millions USD d’EBITDA) mais ses pertes se réduisent, preuve d’une discipline sur les coûts dans un marché du transport routier déprimé.
Publicité et pass Uber One : la régie publicitaire dépasse 1 milliard USD de revenus annualisés et Uber One fidélise une clientèle à plus forte fréquence de commandes, bien que le programme fasse face à une plainte de la FTC concernant ses pratiques d’abonnement.
Pressions réglementaires et réponses
En Europe, la directive sur le travail en plateforme impose de requalifier certains chauffeurs, ce qui pourrait relever les coûts de main‑d’œuvre de 2‑3 points de marge sur la mobilité dans l’UE. Uber plaide pour un statut intermédiaire afin de préserver la flexibilité tout en améliorant la protection sociale. Aux États‑Unis, la plainte de la FTC souligne les risques réputationnels et la nécessité d’optimiser l’UX de désabonnement sur Uber One.
Innovation et partenariats dans l’autonomie
L’extension du partenariat avec Waymo – flotte Jaguar I‑PACE 100 % autonome à Austin et Atlanta à partir de 2025 – illustre la stratégie « asset‑light » : Uber monétise la demande et délègue l’investissement capitalistique à ses partenaires technologiques. Par ailleurs, la plate‑forme continue d’explorer la publicité in‑app, l’IA de tarification dynamique et les bornes de recharge électriques pour renforcer son avantage concurrentiel.
Perspectives et valorisation
Avec une capitalisation de 178 milliards USD (PER 2025e d’environ 42 x), Uber se négocie désormais comme une plate‑forme multiproduits à forte génération de cash plutôt qu’une valeur de croissance déficitaire. Les catalyseurs :
Expansion géographique de Waymo ;
Normalisation du contexte réglementaire en Europe ;
Scalabilité du segment publicité.Les risques clés restent la requalification du travail en plateforme, la concurrence accrue (Lyft, DoorDash, Grab) et la cyclicité du Freight.
Conclusion
Uber démontre qu’il peut conjuguer croissance à deux chiffres et rentabilité, tout en multipliant les relais de revenus hors mobilité. La visibilité offerte par sa génération de trésorerie et la diversification de son modèle soutiennent une thèse d’investissement orientée vers une rentabilité durable.
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