La Concentration du secteur bancaire italien : un impératif pour la stabilité et la compétitivité

Le paysage financier européen a subi d'importantes transformations au cours des dernières décennies, en particulier après les crises financières majeures de 2008 et 2012. Parmi les pays qui ont ressenti le besoin de réinventer et de solidifier leur architecture bancaire, l'Italie se distingue par la particularité de son secteur bancaire. Ce dernier est notoirement fragmenté, avec une diversité d'acteurs en comparaison à d'autres grands pays de la zone euro.

Fragmentation : L'Italie face aux géants européens

L'indice FTSE MIB, qui englobe les principales valeurs boursières italiennes, est assez révélateur de cette situation. Il compte en son sein 10 valeurs bancaires, réparties entre 7 banques commerciales et 3 banques d'investissement, totalisant une capitalisation cumulée de 89 milliards d'euros en 2022. En revanche, la France, avec son indice CAC40, ne compte que 3 valeurs bancaires affichant une capitalisation de 116 milliards d'euros fin 2022.

Performance et disparités

En 2022, les banques italiennes ont enregistré une performance qui s'aligne sur la moyenne du secteur bancaire de la zone euro, avec un Return On Equity (ROE) de 9%. Toutefois, cette moyenne masque des disparités significatives, certaines institutions surpassant cette moyenne, tandis que d'autres peinent à atteindre des rendements satisfaisants.

Le mouvement de concentration : une nécessité économique et stratégique

Après avoir été ébranlé par les crises financières, le secteur bancaire italien a amorcé un mouvement de concentration. Ce processus, déjà enclenché, devrait non seulement se poursuivre mais aussi s'intensifier. Les appels en faveur de cette concentration émanent régulièrement des différents acteurs du système financier Italien.

La concentration présente plusieurs avantages. Elle est un gage de stabilité pour le secteur financier italien, le rendant moins vulnérable aux chocs externes et internes. Elle soutient également l'économie nationale, les banques consolidées étant mieux à même de financer les grands projets et d'accompagner les entreprises dans leurs ambitions internationales. Enfin, elle ouvre la voie à la création de "champions nationaux", des institutions financières robustes capables de rivaliser sur la scène européenne et mondiale.

La fragmentation du secteur bancaire italien est le reflet d'une économie qui a besoin de consolider ses forces pour faire face aux défis de demain. Dans un monde financier de plus en plus compétitif, l'Italie doit accélérer le mouvement de concentration pour assurer sa place parmi les grandes puissances bancaires de la zone euro.